En matière de réglementation du travail en hauteur, le décret 2004-924 du 1er septembre 2004 et sa circulaire DRT n° 2005-08 du 27 juin 2005 fixant le cadre des grands principes de prévention et en précisent les modalités opérationnelles. Ils instaurent notamment la priorité stricte aux dispositifs de protection antichute collective dans la sécurisation de vos toitures ou terrasses inaccessibles.

Toutefois, la réalité terrain, l’environnement ou encore le contexte font que, l’implantation de protection collective n’est pas toujours possible ou adaptée. Dans ce cas, les entreprises doivent prendre des précautions strictes en prévoyant l’installation d’équipements de protection individuelle conformes afin de garantir la sécurité des intervenants travaillant en hauteur.

Depuis 1993 le législateur impose des obligations de vérification et de maintien en conformité.

L’article L4321-1 du Code du travail impose que “les équipements de travail et les moyens de protection mis en service ou utilisés dans les établissements destinés à recevoir des travailleurs, [soient] équipés, installés, utilisés, réglés et maintenus de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs”.

Il rend également obligatoire la réalisation de vérifications périodiques pour les établissements concernés et précise dans les articles R4323-23 à R4323-27 les modalités d’application. On retrouve aussi dans l’arrêté du 19 mars 1993, une précision concernant la périodicité de ces vérifications, à savoir douze mois.

EXPLICATIONS

 

L’obligation de vérification et de maintien en conformité

Le Code du Travail prévoit en effet que l’employeur a pour obligation de mettre en œuvre des mesures permettant de :

  • Maintenir tous les équipements en état de conformité, y compris en cas de modification
  • Déceler et remédier en temps utile à toute détérioration des moyens de protection susceptible de créer un risque pour l’opérateur évoluant en hauteur.
  • S’assurer que les éventuelles observations faites lors des vérifications périodiques et consignées dans le registre de sécurité ont été prises en considération.

Plusieurs articles du Code du Travail définissent le niveau de lecture de cette obligation notamment :

Le champ d’application de l’obligation et de maintien en conformité

L’article R.4323-99 du Code du travail déterminent les équipements de protection individuelle et les catégories d’équipement de protection individuelle pour lesquels l’employeur doit procéder à des vérifications et un maintien en conformité afin d’éviter toute détérioration du matériel ou tout défaut d’implantation contraire aux recommandations de mise à disposition ou d’utilisation.

En matière d’équipements de protection antichute, sont concernés :

  • Les harnais d’antichute de la norme EN 361 (appelés également harnais de sécurité ou baudriers),
  • Longes répondant à la norme EN 354 (longe en Y, longe d’ajustement, prolongateur, longe de retenue, longe de sécurité …),
  • Les longes à absorbeurs d’énergie correspondant à la norme EN 355,
  • Les systèmes antichute à rappel automatique de la norme EN 360 (enrouleur, stop-chute …),
  • Les connecteurs répondant à la norme EN 362 (mousquetons, crochets, manucroches…),
  • Système d’arrêt des chutes, EN 363 (ensemble des équipements individuels contre les chutes de hauteur).

La périodicité des contrôles

Les arrêtés du 19 mars 1993 et du 24 juillet 1995 fixent, quant à eux, la périodicité de ces vérifications. Ainsi les Équipements de Protection Individuelle précités et dispositifs d’ancrages, en service ou en stock doivent avoir fait l’objet, au minimum tous les 12 mois ou chaque fois que nécessaire (dégradation, sur-sollicitation, …), au moment de leur utilisation, d’une vérification périodique conformément aux instructions du fabricant. La périodicité de ces contrôles et les interventions de spécialistes doivent être consignées dans un dossier ou registre de sécurité qui est, le cas échéant, annexé au dossier de maintenance des lieux de travail prévu à l’Article R. 4211-3.

Le périmètre de la maintenance

La réglementation prévoit, pour les équipements de travail précités, des vérifications initiales et des vérifications périodiques ou ponctuelles, afin de s’assurer de leur état. Le contrôle annuel périodique consiste en une vérification visuelle, préventive et également corrective.

En complément, concernant les dispositifs d’ancrages, la CNAMTS dans sa recommandation TS R430 est venue préciser au maître d’ouvrage les modalités d’application de cette maintenance nécessaire, les conditions d’utilisation, de résistance, de vérification et d’entretien des dispositifs ; à savoir notamment :

  • « Le dispositif d’ancrage, quelle que soit sa nature, fera l’objet d’une vérification [minimum] annuelle et d’une maintenance appropriée, selon les instructions du [fabricant], et/ou de l’installateur. Selon le dispositif, la vérification sera simplement visuelle ou comportera des opérations techniques spécifiques : vérification du serrage à la clé dynamométrique, par exemple. »
  • “Il convient de remédier à toute défectuosité (réparation ou remplacement) dès que celle-ci est repérée et avant qu’elle ne réduise la résistance de l’installation. Les vérifications régulières et l’entretien sont d’autant plus importants qu’après installation d’une ligne de vie, celle-ci constitue généralement le seul moyen de s’assurer contre les chutes.”
  • “Avant chaque utilisation, il est conseillé de procéder à un examen visuel pour s’assurer qu’elle est en état de servir. Avant de s’attacher, il convient de vérifier depuis un accès protégé, que le dispositif n’a jamais servi pour arrêter une chute et, si oui, ne pas le réutiliser sans l’avoir fait examiner par le fabricant ou le réparateur compétent chargé de sa maintenance.”
  • L’importance d’un examen visuel complet et du contrôle de l’ensemble de la documentation afférente avant toute intervention.

Qui est habilité pour effectuer cette vérification ?

Pour l’ensemble de ces dispositifs, la maintenance peut être réalisée indépendamment ou de manière concomitante à la Vérification Générale Périodique. Les maintenances doivent être réalisées par des spécialistes compétents pour analyser et valider l’ensemble, à savoir :

  • par des fabricants et/ou des poseurs spécialisés
  • ou par des organismes et bureaux de contrôle qualifiés.

Frédéric MOCZYGEBA, vous êtes dirigeant de la société AJUVA Safety et Président de l’OPFSA. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez cofondé cette organisation ?

Avec nos confrères, l’idée de fonder l’OPFSA est venue du constat, il y a 3 ans maintenant, qu’aucune représentation professionnelle ne regroupait spécifiquement nos métiers. Or, notre activité est technique, spécifique et essentielle. Les dispositifs d’ancrage et les protections collectives permettent chaque année de sauver des vies grâce à la réglementation mise en place et à l’intervention de nos sociétés. Sur certains sujets stratégiques, chaque entreprise prenait position de façon individuelle et non concertée. La profession ne parlait pas d’une seule et même voix. Depuis décembre 2019, c’est possible grâce à l’OPFSA.

 Concrètement, qu’est que l’OPFSA apporte au secteur ?

L’OPFSA permet à ses adhérents d’échanger sur l’ensemble des sujets stratégiques concernant nos métiers. C’est une organisation basée sur l’échange, qui permet de prendre des positions communes sur le marché. Nous travaillons également à apporter des solutions à des problématiques rencontrées au quotidien par les différents acteurs de nos métiers.

A titre personnel, vous avez choisi de vous investir en tant que Président. Pourquoi cet engagement ?

AJUVA Safety, faisant partie des entreprises fondatrices de l’OPFSA, il me paraissait naturel de prendre part au développement de l’organisation. Le mandat de président est un mandat de 3 ans renouvelable une fois. J’ai accompli mon premier mandat avec l’objectif de faire exister l’organisation et de lui donner une certaine légitimité. Cela nous a permis de rédiger un fascicule sur les bonnes pratiques de pose des différents dispositifs d’ancrage, qui a été publié dès notre seconde année d’existence. Lors de mon second mandat, nous souhaitions développer notre organisation, c’est donc avec plaisir que nous avons accueillis de nouveaux adhérents. Aujourd’hui, je suis satisfait de compter parmi nos membres adhérents de l’OPFSA une majorité des acteurs principaux de notre métier.

 

L’OPFSA est une organisation jeune mais active. Avez-vous un projet phare pour l’année 2023 ?

Avec l’augmentation du nombre d’adhérents, nous devons poursuivre la structuration de l’organisation. Ainsi, en 2023, nous allons mettre en place des commissions thématiques comme la commission technique ou encore la commission communication. Par ailleurs, nous travaillons régulièrement sur des sujets importants en lien avec les différentes institutions françaises. Parmi ces sujets nous travaillons actuellement, à la définition des procédures communes de tests sur différents types de support. Mais aussi sur le sujet des échelles à crinoline installées dans des espaces restreints. L’OPFSA a la chance de compter parmi ses adhérents de nombreuses sociétés qui sont membres des commissions de normalisation, ce qui nous permet de porter la voix de de notre organisation au sein de ces institutions.

Le guide pour l’installation de système antichute de type point d’ancrage ou ligne de vie a été rédigé en 2020 et il est mis à votre disposition ci-dessous. Il rassemble les règles de l’art de la profession et les recommandations de base pour ce type d’équipement. 

OPFSA-Guide d’installation-202304

Une note d’information recommandant les meilleurs conseils de la profession pour l’installation d’un garde-corps en rive de toiture à faible pente vient d’être publiée par l’OPFSA. Elle précise un cas spécifique d’étude, de dimensionnement, d’installation et de validation d’un garde-corps suivant les prescriptions de la norme française NF E 85-015.

Document concernant les garde-corps installés sur toiture en pente 20200630